Greens de golf : Malades sous perfusion
Chapitre 4 : Les opérations d’entretien
- Rosée : A l’aide de grands balais 3m et une bonne marche. L’objectif est de faire tomber la
rosée afin de réduire l’humidité sur les greens. Plus régulier en période hivernale quand on
tond les greens moins souvent.
- Brossage des greens : Des balais montés devant une tondeuse. Deux objectifs : D’abord
avant une tonte cela permet de redresser le brin de gazon, l’autre est de brosser le sable
après l’aération des greens.
- Tonte des greens : Nos greens sont tondus entre 3.5 et 4.5mm selon la saison. Six
fois/semaine en saison et beaucoup moins en hiver forcément. Cela représente près de 240
tontes par an. Nos tondeuses sont équipées de « turf groomer », permettant de relever le
brin avant le cylindre de coupe.
- Changement des trous : Une fois par semaine de base. Cela peut être plus lors de
compétition fédérale. L’outil s’appelle un hole cutter.
- Fertilisation solide : voir chapitre 2 : 4 fois par an à l’aide d’un épandeur à main et d’une
marche dynamique.
- Fertilisation liquide : 7 à 8 fois par an avec le pulvérisateur 500L.
- Traitement phyto : cf chapitre 1 : 6 à 8 fois par an avec le même pulvérisateur.
- Aération à louchets creux (carottage) : 1 à 2 par an. Cf réédition article de 2014.
- Aération à pointe : Le même engin que pour le carottage sauf que là pas d’extraction de
matière et des pointes de 6mm qui n’impactent pas le jeu, 3 fois par an. L’objectif étant
d’apporter de l’air au sol dûrement piétiner par des putts loupés et tasser par les tondeuses.
- Sablage : Au moment de l’aération, cf réédition article de 2014.
- Top dressing : Un sablage très léger ! Pas d’impact sur le jeu. L’objectif, raffermir la surface et
rectifier la planéité. Cela a pour but aussi de diluer un peu le feutre. Pour info, la quantité
pour un sablage est de 2L/m2 et pour un top dressing c’est 0.2L/m2. Cette opération est
réalisée avec une remorque sableuse rouge derrière un tracteur 7ou 8 fois /an.
- Verticutt : Pour les jardiniers du dimanche, on appelle cela une scarification si cela peut vous
aider à voir la chose. Le principe est avec des lames verticales de venir gratter le green en
surface entre -1 à -2mm. Cela permet de retirer les feuilles, tiges mortes et exporter un peu
de matière (feutre). C’est une opération stressante pour le gazon. C’est réalisé en période de
pousse, si les greens ne poussent pas il n’y a pas d’intérêt sauf faire du mal. Donc vous ne
nous verrez pas faire ce genre d’opération l’hiver ou en plein été quand les températures
sont chaudes. Une petite dizaine d’opérations effectuées par an.
- Roulage ou lissage : Rien à voir avec le lissage brésilien. Le lissage des greens est réalisé avec
un outil un peu spécial car il avance de côté. Trois rouleaux 1.2m de large et un poids qui
reste tout de même correct. L’objectif est de rectifier un peu la planéité, d’améliorer la roule
et aussi de l’utiliser après l’aération à pointes pour remettre le green lisse dès le lendemain.
Il est utilisé pour les compétions fédérales et championnat du club, une dizaine de fois par
an.
La fertilisation et la gestion de l’arrosage sont les deux premiers leviers pour avoir des greens
rapides et en bonne santé. Ensuite il faut un programme d’opérations mécaniques raisonné
et logique. C'est-à-dire pas un excès de lissage par exemple qui viendrait compacter tous nos
travaux d’aérations et nous apporter plus de problèmes (Stagnation de l’eau en surface lors
de fortes pluies, apparition de mousse…). Il n’y a pas de verticutt en plein été pour ne pas
ajouter du stress au gazon quand les températures sont élevées.
En clair, on peut tondre très court et lisser régulièrement ce n’est pas pour cela que les
greens vont rouler si on n’a pas fait le nécessaire en amont.
Le but est d’avoir une surface de qualité et homogène sur l’année avec la possibilité de
stresser les greens 2 à 3 fois par an mais pas 365jours/an.
On travaille toute l’année pour avoir de bons greens dans les limites de nos capacités
humaines, matériels, financières et intellectuelles.
Pour les courageux qui ont lu les quatre chapitres, voilà ce qu’il faut faire pour avoir un
green dans votre jardin.
Alexandre
Travailleur de l’ombre